Danse avec les loups
Danse avec les loups est l'un des plus célèbres Western mais aussi l'un des plus long. Qu'à cela ne tienne j'ai pris mon courage à deux mains et je me suis enfin décider à regarder ce film culte persuadé d'en tomber sous le charme. Bilan: c'était long...très long!
Le film commence plutôt bien.
Très intimiste, il nous plonge
dans la tête du lieutenant John Dunbar venu explorer la
frontière des États-unis. Étrangement la
première moitié du film très introspective où le héros est
seul et fait face à la vie sauvage est la plus
passionnante. Il s'en dégage un tel sentiment d'immersion et
de poésie qu'on a pas le temps de s'ennuyer malgré le
manque d'action. La relation entre le héros et la nature est
également bien exploité à travers les rapports
étranges qu'il entretient avec un loups qui lui tourne autour.
Puis soudain les indiens interviennent
et le film bascule. D'un western introspectif on passe à un
film sur le choc des cultures. On nous fait une apologie assez naïve
du mode de vie sauvage comme c'est souvent le cas dans ce genre de film
mais il faut en revanche saluer la richesse et le sérieux du
portrait des Sioux. En effet Kevin Costner c'est documenté
pour restituer le plus fidèlement possible le mode de vie
Sioux allant jusqu'à en reproduire la langue à
l'écran.
Ce qui agace vraiment c'est la comparaison très
caricaturale entre les indiens et les américains. Les premiers
sont présenté sous un jour très respectueux et ce même
si Kevin Costner insiste sur certains aspects de la culture Sioux
inconcevable pour l'homme moderne, Quand aux soldats américains, ils
sont présentés tel des fous belliqueux et sadiques,
un raccourci facile et inutile.
En dépits de ce portrait culturel, il ne se passe pas grand chose dans le film. La plupart des scènes exposent la découverte de Kevin Costner d'un autre monde et sont plutôt banales. L'histoire d'amour au centre du film est tellement classique qu'elle n'apporte pas grand chose et il faut attendre le dernier tiers du film pour enfin voir quelques rebondissements dans le récit. Bref ceux qui aiment les films rythmés peuvent passer leur chemin.
Ceci étant dit Danse avec les loups dégage quelque chose de vraiment spécial. Entre ces paysages infinis et la musique inoubliable de John Barry, on finit malgré tout par s'immerger dans cette univers en dépits de la mise en scène très classique. Une seule séquence sort du lot et marque la mémoire: l'impressionnante séquence de la chasse aux buffles, et elle n'est pas réaliser par Kevin Costner mais par Kevin Reynolds.
Danse avec les loups n'a probablement
rien du chef d'uvre qu'on aime a nous vanter. C'est un énième
récit sur la rencontre entre deux hommes incarnant deux
cultures que tout opposent mais qui vont apprendre à se
découvrir. Un récit qui plus est ponctué par une
histoire d'amour trop simple et trop classique pour en devenir
vraiment belle. Le film est aussi trop long pour le peu de chose
qu'il raconte distillant ainsi au fil des minutes un sentiment
d'ennui de plus en plus pesant.
Reste l'émotion qui se
dégage des des paysages vierges et la magnifique musique de
John Barry qui les accompagne. Kevin Costner livre aussi une très
bonne prestation dans la peau d'un homme qui se cherche et finit par
se trouver. Enfin s'il est soucieux de dénoncer la conquête
de l'Ouest qui met en péril des paysages et des cultures, sa
critique est bien trop simpliste pour convaincre, la faute à
une vision du soldat américain très stéréotypée.
C'est
dur de l'admettre mais Danse avec les loups est un film surestimé
et ce en dépits de ces indéniables qualités: son
lyrisme, sa plongée au cur d'une Amérique sauvage et
réaliste et son héros attachant.