Dorothy
Date de sortie: 06 Août 2008
Genre: Fantastique / Drame
Pays d'origine: Royaume-unis / France
Synopsis:
Le problème de Dorothy, c'est qu'il a mal été présenté. Quand on regarde la bande annonce, on s'attend à un film d'horreur de plus, une sorte d'exorsiste bis...Le marketing autour du film à était tellement mal fait que le film en question n'a absolument rien à voir avec cette bande annonce. Dorothy est un film fantastique dans la plus pure tradition du genre, doublée d'un drame touchant.
Les jeunes d'aujourd'hui ont un peu oublié ce qui compose réellement le genre fantastique. Lorsqu'on lit les romans gothiques du XIX et du XXème siècle on se rend compte que le fantastique repose autant sur l'intrusion du fantastique que sur le doute du lecteur entre une explication rationnelle et une qui ne l'est pas. Dorothy s'inscrit dans cette tradition du genre mais ne repose pas sur un environnement gothique. L'histoire de Agnès Merlet s'inspire d'avantage de la courte période victorienne du roman fantastique et est a rapproché du célèbre travail d'Henry James. Dorothy n'a donc rien a voir avec L'exorsiste et d'autre films d'épouvante du genre, il est plus subtil...
L'univers est ainsi particulièrement réaliste. A bon nombre de reprises, Agnès Merlet joue avec les stéréotypes du film fantastique et les repousses. La vieille aveugle qui effraie sans cesse l'héroïne est par exemple une veuve jouant avec la guitare de son fils regretté, les autres habitants tout en concervant ce côté associable qu'on assimile régulièrement aux films du genre paraissent beaucoup moins "fou" qu'habituellement. Pour ainsi dire, Agnès Merlet met en avant un cadre quelque peu inquiétant, propise à l'apparition du surnaturel, mais elle n'insiste pas trop dessus pour que le résultat soit plus réaliste.
Ainsi plutôt que d'effrayer le spectateur, elle cherche à le toucher et à lui faire ressentir ce que ressent l'héroïne dont elle adapte entièrement le point de vue. Son côté rationnel et sa force de caractère colle parfaitement avec les intentions du récit. Quand à Dorothy ses troubles de la personnalité sont là encore décrit sous un angle réaliste. Certes il reste quelque chose d'effrayant due au doute qu'on concerve la concernant mais ça maladie fait d'elle un personnage touchant.
Dorothy m'a aussi surpris par la qualité de la mise en scène. Adoptant un style relativement européen, il rompt là aussi avec les autres films du genre. Dorothy parvient à être oppressant mais sans user de la nuit, des ombres, des portes qui grinçent et autres clichés du genre. Le temps maussade, l'impression d'isolement, la côté sordide de la ville et la méfiance des habitants suffisent à créé une tension dans le film sans trahir les intentions de l'auteur.
De plus si les scènes sont parfois trop longues et le rythme trop lent, les plans d'Agnès Merlet sont eux très travaillé. La réalisatrice utilise parfaitement l'espace et les décors de son film.
Enfin Dorothy est a salué pour la qualité du jeu des acteurs. Carice Van Houten confirme son statut d'actrice montante après Black book et trouve la un second rôle féminin intéressant. Un autre rôle de femme forte dans lequel elle est à l'aise. Jenn Muray est une vraie révélation, tantôt touchante, tentôt inquiétante, elle incarne des personnages à chaque fois très différent et bluff le spectateur.
Dorothy est l'un de ces rares films fantastiques qui ose sortir des conventions cinématographique du genre. Ici le surnaturel s'introduit dans un univers tellement réaliste et de manière tellement subtile que le doute s'installe rapidement dans l'esprit du spectateur. Dorothy est un personnage captivant et l'intêret du film réside en grande partie dans l'ambiguité de sa relation avec l'héroïne (dont je ne révélerai rien afin de ne pas gacher le suspense du film). Les amateurs de films d'épouvantes et de films surnaturels où l'on sursaute toute les trois secondes n'y trouveront pas leurs compte, mais ceux qui aiment voir des films plus subtiles devraient y trouver de l'intêret.
