Fighter

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La boxe est un sport très aimé du cinéma. Nombreux sont les grands films qui prennent place dans cet univers si singulier: Rocky bien sûre, pour citer le plus populaire, mais aussi Raging Bull de Scorsese, Million Dollar Baby de Eastwood, ou encore Ali de Michael Mann. La boxe a inspiré quelque uns des plus grands réalisateurs américains et si David O.Russel n'était jusqu'à là qu'un réalisateur de seconde zone, Fighter risque bien de changer la donne.

Fighter c'est l'histoire de Mickey Ward, une légende de la boxe, un type qui revient de loin après avoir enchainé les défaites pendant un long moment. Mais Mickey Ward est un boxeur déterminé, qui croit en ses chances et qui se donne les moyens de ses ambitions. Une vraie succes-story qui n'aurait donné qu'un joli petit film si Fighter n'avait raconté que ça. Ce n'est pas le cas. Fighter traite avant tout de la relation complexe entre Mickey et son frère Dicky Eklund, un boxeur très prometteur dans l'ombre de qui Mickey a vécu pendant longtemps, mais Dicky est aussi un junkie et un criminelle sans envergure qui revit sa gloire passé encore et encore. Fighter ne cesse de mettre en parallèle ces deux personnages proches et différents à la fois, insistant sur la façon dont chacun d'eux se tirent l'un l'autre, tantôt vers le haut, tantôt vers le bas. Dicky est un personnages pathétique mais Christian Bale le joue comme à son habitude avec beaucoup d'intensité, en en faisant un homme de plus en plus déstabilisé, de plus en plus conscient de sa situation et qui au final va tout comme son frère chercher une seconde chance.

Fighter évoque aussi un milieu très pauvre, une ancienne cité industrielle désormais appauvrie et dans laquelle gravite une foule de personnages un peu looser. Fighter a beau être une success story, il n'épargne pas vraiment ses personnages et les ancre dans un réalisme qui confine parfois au pathétique. Le film ne sombre cependant pas dans le misérabilisme, le ton n'est jamais trop grave et certaines scènes adoptent même une tonalité humoristique inattendue.  Qui plus est Fighter s'ouvre sur le tournage d'un reportage qu'on croit d'abord dédié au come-back de Dicky Eklund avant de découvrir qu'il s'agit en réalité d'un documentaire sur l'addiction aux drogues. Le film bascule alors et le personnage jusqu'à alors léger et drôle se dévoile sous un autre angle. Une première séquence particulièrement habile et qui témoigne de la qualité du travail de David O Russel à qui on ne pourrait reprocher qu'une certaine mollesse dans les scènes de boxe.

David O Russel offre aux spectateurs un film percutant et intelligent. Une belle rencontre entre deux sinon trois comédiens (car si Wahlberg et Bale sont très bons dans le film il serait dommage d'oublié Amy Adams qui n'a pas non plus à rougir de sa prestation) et une belle histoire, jamais trop légère, jamais trop grave mais filmé avec talent et envie.

  Mark Wahlberg. Paramount Pictures
Mark Wahlberg. Paramount Pictures


Publié dans Biopics américains

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