Splice

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Vincenzo Natali est probablement l'un des réalisateurs de film de science fiction les plus intéressant de ces deux dernières décennies. Peu productif, le cinéaste a tout de même réaliser quatres films tous très originaux et Splice, tout en étant parfaitement cohérent avec le reste de sa filmographie, parvient une fois de plus à surprendre le spectateur.

Splice, c'est l'histoire d'un couple de brillant chercheurs qui ont réussi à créer un hybride entre un humain et un animal. D'abord attachante, leur créature batisé Dren échappe pourtant peu à peu à leur contrôle. Le déroulement du film est assez convenu et il n'échappe pas au schéma classique et rodé du film de monstre. On reconnait en tout cas dans Splice les influences bien digérés de film aussi diverse que La Mouche ou Alien. Natali prouve en tout cas qu'il est un fin connaisseur du genre et Splice peut se voir comme un vrai hommage.

Mais Splice est un peu plus qu'un film de monstre, on y voit aussi un jeune couple découvrant les joies et les difficultés de la parenté, et enfin on y voit une illustration osé du complexe d'oedipe. Dren est un personnage magique, à la fois femme et enfant, à la fois monstre et humaine. Elle est bestiale, sensuelle et dangereuse et elle permet à son auteur d'explorer plein de thèmes et plein de genre diverses. On passe du rire au frisson, et du malaise à l'émotion en quelques minutes. La scène ou Dren et Clive danse dans une grange exprime à merveille à quel point le film peu être étrange et audacieux.

C'est donc d'autant plus dommage de voir que Natali conclut son film dans la facilité. Après être parvenu à construire un personnage extrêmement riche, le réalisateur le transforme en un simple monstre et le dernier quart d'heure est digne d'un film d'horreur extrêmement classique. Toute l'originalité du film vole en éclat et on regarde le personnage attaquer ses géniteurs avec une certaine lassitude. Après Cypher, c'est la deuxième fois que ce réalisateur rate sa conclusion.

Une fin facile pour un film qui n'a lui rien de facile et les amateurs de science fiction audacieuse comme les curieux désirant voir quelque chose d'un tant soit peu original devrait apprécier le film à sa juste valeur. En plus de cela Sarah Polley et Adrian Brody sont fantastiques et cette jeune inconnue charismatique et espiègle nommée Delphine Chaneac qui n'a pas une ligne de texte ne cesse de leur voler la vedette. Quand je vous disais que Splice était plein de surprise.

  Sarah Polley et Adrien Brody. Gaumont Distribution
Delphine Chaneac et Sarah Polley. Gaumont Distribution



Publié dans Films de SF du monde

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