Les vies privées de Pippa Lee

Publié le

Alors que le dernier trimestre est marqué par la sortie d'une dizaines de films très attendus, il fait bon de rester viligeant, de peur qu'une petite perle indépendante nous passerai entre les doigts. C'est un peu le cas des "vies privées de Pippa Lee", film modeste et eclipsé par la sortie de rouleaux compresseurs tel que 2012 mais qui bénéficia malgré tout d'un petit buzz favorable et emplement mérité.

Les vies privées de Pippa Lee, comme son titre à rallonge semble l'indiquer retrace l'existence de Pipa Lee, quadragénaire prisonnière d'une vie bien rangée, au soin pour son maris plus âgé et pour ces deux enfants tout juste sorti du nid. Pippa Lee n'est pas sans nous rappeler une certaine Bree Van De Camp, le côté névrosé en moins mais Pippa Lee fait parti de ces gens simples qui cachent des histoires étonnantes et passionantes car comme l'indique là encore le titre (et cette fois-ci d'une manière plutôt poétique) Pipa Lee a menée plus d'une vie! J'aime assez cette idée soutenue dans le film que même les gens en apparence les plus banales ont en réalité eut des parcours riches et originaux, un peu à la manière d'un Forest Gump si vous voulez, mais en plus sage et beaucoup plus vraisemblable.

C'est d'ailleurs de ce réalisme que vient tout le charme d'un film qui démontre que même sans artifice et avec un certain recule, la vie est aussi étonnante que passionante. Rebecca Miller, la réalistrice, mène en parrallèle deux récits: celui de Pippa Lee adulte et celui de sa jeunesse, deux vies privées aussi intéressantes que différentes et on s'étonne de la fluidité avec laquelle les deux histoires s'imbriquent l'une dans l'autre. Généralement les flash-backs ont tendense à plomber le rythme du récit mais ici c'est l'effet inverse qui se produit: chaque flash-back semble enrichir un peu plus le personnage et c'est avec impatience qu'on se met à attendre le prochain. Ainsi le film se poursuit et on regretterait presque que ces flash-backs ne puissent tenir toute la longueur du film mais le dernier tier de l'histoire est suffisament chargé en événement pour palier à ce manque.

Les vies privées de Pippa Lee c'est aussi un savant mélange d'émotion. On la sent enfin cette fameuse saveur "douce et amer" (bittersweet comme disent les anglais) qu'on cherche généralement dans les comédies dramatiques et que toutes ne parviennent pas à nous procurer. Entre scènes pathétiques qui provoque le rire et scènes dramatiques qui vous émeut véritablement, on sent vraiment que Miller est parvenu à communiquer avec son public et à rendre son personnage attachant.

Mais Pippa Lee, le personnage comme le film, doit beaucoup à son interprète car ici la trop rare Robin Wright Penn est rayonnante à l'écran. La caméra de Miller n'a pas son pareil pour la présenter de manière radieuse et charismatique avec ses éclairs de folie et son exentricité bien contenue. Les seconds rôles ne sont pas en reste à commencer par Blake Lively qui loins des plateaux de la série Gossip Girl semble parvenir à dégoter des rôles vraiment intéressants. Ici en Pippa Lee adolescente elle livre une performance vraiment convaincante. On retiendra aussi Alan Arkin et Winona Ryder en femme nevrosé et au combien pathétique, en revanche on a connu Keanu Reeves en meilleur forme mais peut être est-ce tout simplement le personnage qui ne lui est pas complètement adapté.

En définitif, Les vies privées de Pippa Lee, si elle n'est pas une comédie dramatique révolutionnaire est un film franchement réussi, qui vous fait découvrir un personnage à la fois subtile et profond et parvient tant à vous faire rire qu'à vous émouvoir. C'est une valeure sûre de cette fin d'année, ça ne fait aucun doute.

Bac Films   Blake Lively. Bac Films
Robin Wright Penn et Keanu Reeves. Bac Films



Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article