The Wrestler

Publié le

Date de sortie: 18 Février 2009

Genre: Drame

Pays d'origine: USA

Synopsis:

A la fin des années 80, Randy Robinson, dit The Ram ("Le Bélier"), était une star du catch. Vingt ans plus tard, il ne se produit plus que dans des salles de gym de lycées ou des maisons de quartier... Brouillé avec sa fille, il est incapable d'entretenir une relation durable avec quiconque : il ne vit que pour le plaisir du spectacle et l'adoration de ses fans.
Mais lorsqu'il est foudroyé par une crise cardiaque au beau milieu d'un match, son médecin lui ordonne d'abandonner le catch : un autre combat pourrait lui être fatal. Contraint de se ranger, il tente de renouer avec sa fille et, dans le même temps, entame une liaison avec une strip-teaseuse vieillissante. Pourtant, son goût du spectacle et sa passion pour le catch risquent bien de reprendre le dessus et de le propulser de nouveau sur le ring...

Un film sur un sport de combat traitant du retour sur le ring d'un ancien champion vieillissant avec en premier rôle une star has-been, ça ne vous fait pas penser à quelque chose?
Au génial Rocky Balboa bien sûre! Il est en effet étrange de voir au combien le projet de Aronosfky semble similaire à celui de Sylvester Stalone mais rassurez vous si à la lecture du synopsis la ressemblance est frappante, le traitement du sujet est totalement différent d'un cinéaste à l'autre.

Si j'ai comme beaucoup de gens de ma génération vu des films de Sylvester Stalone dans les années 90 je ne connais en revanche que relativement peu Mickey Rourke pour la simple est bonne raison que sa carrière s'est essoufflée dès les années 80. Au mieux l'avais-je aperçu dans des petits rôles avant de le découvrir dans une performance très musclé pour le Sin City de Robert Rodriguez. Je n'avais donc pas le recul nécessaire pour cette fois-ci prendre conscience du gâchis que cet acteur à fait de sa carrière et pourtant des les premières minutes du film on est ému par un homme qui se bat pour exister et qui dépend entièrement de sa scène. Comme pour Rocky Balboa le parallèle avec la réalité semble grand ce qui rend l'émotion encore plus palpable. On voit rarement des acteurs aussi sincère sur grand écran et pour cela Mickey Rourke aurait surement mérité l'oscar que Sean Penn lui a soufflé (même si lui aussi était excellent).

The Wrestler frappe aussi par l'originalité de son scénario qui fait la part belle à l'humanité de personnages dont on ne voit d'habitude que l'aspect caricatural et scénique. Ainsi il est toujours amusant de voir la façon dont les catcheurs se préparent, le respect qu'ils ont les uns pour les autres et le contraste avec la violence extrêmement sanglante du combat sur le ring. Aronosfky marque vraiment une rupture entre l'homme et le personnage de scène et il fait la même chose avec Cassidy, la stripteaseuse campée par Marisa Tomei qui change de visage le jour. L'actrice est elle aussi excellente cernant l'humanité de son personnage et faisant ressortir sa sensualité dans un mélange de classe et d'érotisme, elle aussi aurait du voir s'attribuer l'oscar qu'une Penelope Cruz des plus classiques lui a soufflé. Le réalisateur explore donc très en profondeur la dualité de ces personnages qui tentent de concilier les différents aspects de leur vie, certains ne trouvant leur salut que par la scène (Randy) alors que d'autre le fuit (Cassidy). Ainsi par ces trajectoires opposées on voit le final émouvant, tragique et totalement logique se tisser peu à peu.

A cela il faut aussi rajouter le traitement des relations entre Randy et sa fille qui l'à étonne par son originalité. En effet pas de happy-end, pas d'embrassade final mais une sorte de rencontre manquait et d'incompréhension total entre deux personnages ayant désespérément besoin l'un de l'autre mais étant incapable de le comprendre. La très bonne performance d'Evan Rachel Wood vient compléter ce trio d'acteur décidément très bien trouvé.

Aronosfky est un réalisateur qui nous avait habitué à une réalisation sophistiquée et riche parfois même en excès. Cette fois il troque la beauté plastique de ces œuvres pour une mise en scène simple et épuré. Caméra à l'épaule il film Mickey Rourke dans son dos, lançant un regard humain, triste voir même pathétique par moment. Il se fait discret pour filmer la descente aux enfers de cet homme n'en rajoutant jamais sur l'aspect dramatique.

Voilà The Wrestler n'a donc absolument rien à voir avec Rocky Balboa. C'est un film triste sur un homme pathétique qui n'a plus rien d'autre que son métier dans sa vie et qui va passer à côté de la dernière opportunité qu'on lui tend. Parfois il nous fait de la peine et nous émeut et d'autre fois il nous bluffe par sa détermination, quoiqu'il en soit ce film d'une humanité rare est une réussite parce qu'il possède une émotion authentique que seul un acteur en osmose avec son personnage était capable de faire ressortir.

The Wrestler The Wrestler - Evan Rachel Wood et Mickey Rourke
The Wrestler - Mickey Rourke



Publié dans Drames américains

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