Che - 2ème partie : Guerilla
Date de sortie: 28 Janvier 2009
Genre: Biopic / Guerre
Pays d'origine: USA / Espagne
Synopsis:
Suite du biopic consacré au Che avec une seconde partie qui ne différencie guère de la première. En effet contrairement à des projets similaires tel que Mesrine par exemple, la coupe semble ici d'avantage due à la durée excessive du film. Deux films similaires donc mais aussi deux films complémentaire et si la démarche est là même, ce qu'ils racontent sont deux choses différentes.
Quelques temps après Cuba on replonge donc dans une autre campagne révolutionnaire du Che. Sa notoriété a grandi, il est devenu un symbole mais aussi un danger pour les Etats-Unis qui, en pleine guerre froide, tente de limiter la propagation des régimes communistes et marxistes en soutenant financièrement les dictatures d'amérique du sud. C'est donc dans ce contexte délicat que le Che réapparait en Bolivie. Ses idéaux sont les mêmes, sa conviction est plus forte que jamais et il a murit depuis Cuba pour devenir un vrai leader. Benicio Del Toro dont la performance est toujours aussi extraordinaire montre bien ces nuances et ces changements dans son personnage qui évolue plus au cours de ce film que lors du précédent.
On a beau être encore dans un récit de guerre et on a beau retrouver les éléments du premier film qui constitut la vie de la guérilla le ton du film à lui changer. Cette deuxième partie gagne en intensité dramatique tendis que le regard du spectateur qui s'est entre temps familiarisé avec la vie de révolutionnaire est maintenant capable d'analyser ce qui se passe à l'écran et de mieux comprendre les difficultés de cette campagne. Soderbergh met cette fois l'accent sur la rigueur du climat et de l'environnement, aspect absent du premier film. Sa mise en scène y gagne et devient parfois plus contemplatif, en témoigne des passages assez silencieux notamment en début de métrage. On notera à ce sujet une scène splendide, celle de la capture du Che où il est acculée dans une clairière par laquelle la lumière pénètre avec difficulté créant des nuances de couleurs magnifiques. Le spectacle est donc au rendez-vous et il l'est aussi dans les séquences d'actions, certes rare mais qui comme dans la première partie ne manquent pas d'intensité.
De plus la portée du film se veut beaucoup plus humaniste. Soderbergh ne prenait pas parti sur la campagne cubaine et se contenter d'observer, ici il dénonce les dictatures latines, la condition des paysans et le rôle des états-unis dans le soutient de ces dictatures. Il est là finalement le point commun entre le réalisateur et son personnage: ils sont tout deux humanistes, et c'est ce qui lui permet de dépasser les idéologies politiques pour se concentrer sur ce qui lui importe: l'Homme.
Le film se vit donc comme le reflet de la première partie. Tout ce qui peu arriver de pire arrive, et les guérilleros deviennent rapidement des proies traquer dans la forêt. La situation est déséspérée, le ton pathétique au possible mais le Che garde espoir, ne montrant aucun signe de doute, il se bat jusqu'au bout pour ses convictions et jamais Soderbergh ne cède aux effets faciles et larmoyant. La retenue est le maître mot et c'est ce qui sublime le personnage et son combat. Au final on en apprend peu sur le personnage, l'introspection est toujours aussi limité et c'est au travers de ces combats qu'on le découvre. Le film se clot sur un plan tirer du premier film où le Che est sur un bateau à destination de Cuba. Il est mort et pourtant il continue à combattre. On dit qu'on peut tuer un homme mais pas une idée, et au bout de deux films on comprend que c'est ce qu'il est devenu et on réalise qu'on s'est trompé. Soderbergh n'a jamais fait un film sur l'homme, il a fait un film sur le mythe.