Elizabeth: l'âge d'or

Publié le

Date de sortie: 12 Décembre 2007

Genre: Biopic / Drame

Pays d'origine: Royaume-unis / France

Synopsis:

En 1585, Elizabeth Ière règne sur l'Angleterre depuis près de trente ans. Le vent destructeur du catholicisme fondamentaliste souffle sur l'Europe, sous la conduite de Philippe II d'Espagne. Soutenu par l'Eglise de Rome, le roi dispose d'une armée puissante et d'une Armada qui domine les mers. Philippe II est déterminé à renverser la reine "hérétique" et à ramener l'Angleterre au sein de l'Église romaine catholique.
Elizabeth se prépare à la guerre contre l'Espagne mais doit aussi mener un combat plus intime contre ses sentiments pour Walter Raleigh, pirate au service de Sa Majesté. L'amour étant interdit à une souveraine vouée corps et âme à son pays, la reine encourage sa dame d'honneur préférée, Bess, à se rapprocher de Raleigh. Elizabeth observe l'idylle naissante.
Tôt ou tard, elle le sait, elle devra choisir entre les aspirations de son coeur et ses devoirs de monarque si elle veut éviter le destin de sa cousine Marie Stuart, reine d'Ecosse, dont le nom semble lié au nouveau complot tout juste découvert par Sir Francis Walsingham.

Je n'ai pas vu le premier film de la trilogie de Shekhar Kapur et pourtant je me suis laissé tenter par ce second épisode qui paraissait intéressant pour plusieurs raisons. La première, c'est qu'il s'agit de la seconde incursion d'Abbie Cornish dans le cinéma international, la seconde c'est la performance de Cate Blanchett saluée  par une nomination aux goldens globes, enfin la dernière c'est l'histoire d'Elizabeth elle-même qui reste l'une des périodes les plus passionantes de l'Angleterre. ça fait donc un paquet de raisons qui auraient du faire "d'Elizabeth: l'âge d'or" un bon film mais si en cette fin d'années les bonnes surprises sont au rendez-vous, les pétards mouillés le sont aussi.

Elizabeth est typiquement le genre de film dont on ressort en disant: "tout ça pour ça". Le film brosse en effet une large période historique traitant pelle-mêle de la vie sentimentale de la reine, de sa relation avec sa servante Bess, du complot mettant en cause Mary Stuart, et de la guerre avec l'Espagne. C'est beaucoup pour un film de deux heures...beaucoup trop même car le réalisateur ne sent sort pas. Son traitement de l'histoire est tellement conventionnel qu'il cherche à retranscrire chaque passages historiques et en ne faisant aucune impasse il ne développe rien. Le film survole les thèmes. Par exemple la relation triangulaire avec Walter Raleigh et Bess est très intéressante mais Shekhar Kapur la survolle tellement qu'on ne voit pas vraiment le lien entre Welter et Bess se tisser. L'histoire du complot est intéressante mais manque de substance ce qui fait qu'on voit et revoit toujours le même genre de scènes à son propos. Enfin la guerre avec l'Espagne qui semble inévitable depuis les premières minutes du film est traité tellement rapidement qu'on à l'impression d'assister à un long clip vidéo, on pourrait même dire que le réalisateur, après avoir pris son temps pendant tout le film, semble être pressé de le boucler.
Relativisons tout de même les faits. L'histoire en soit n'est pas mauvaise, il y a tant de chose qui se passent à l'écran qu'on a pas vraiment le temps de s'ennuyer mais le traitement est simplement maladroit et frustrant.

Néanmoins le film se rattrape sur la forme. Les décors sont somptueux, leurs tailles imposantes donnent une vraie impression de majestuosité. Certains plans notamment sur la fin sont également dignent d'un tableau. Les costumes eux aussi très soigné donnent une vraie touche d'authenticité au film. Seul la bande originale déçoit. Certains thèmes sont grandiloquants ou pompeux même si d'autres vers la fin rattrapent le tout.

Enfin le casting ne déçoit pas. Cate Blanchett est une actrice avec beaucoup de présence et quelque peu impétueuse. Elle correspond parfaitement à l'image qu'on peut se faire d'une reine. Cependant il lui arrive, comme souvent dans ces films, dans faire trop même pour une reine. A ces côtés Abbie Cornish est rayonnante et toujours juste. Elle a enfin un rôle, à l'étranger, digne de ce nom même si elle a montré avec Somersault qu'elle est faite pour les rôles de premier plan. Du côté masculin Clive Owen est assez surprenant puisqu'il a mit de côté sa nonchalance et s'en sort plutôt bien dans un rôle plus "expressif" dira-t-on.

Elizabeth: l'âge d'or est réussi sur la forme. Les décors comme les costumes donnent un vrai sentiment d'authenticité tendis que le casting est bien trouvé. Cependant l'histoire est mal abordé, le film veut en faire trop et fini par survoler tout ces sujets. On s'interesse à l'histoire mais on est jamais passioné par ce qui se passe à l'écran. Elizabeth: l'âge d'or avait toutes les cartes en main pour être un grand film, dommage.



Publié dans Biopics du monde

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