Le chaperon rouge

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L'histoire du chaperon rouge on la connait tous. Une gamine en manteau rouge va rendre visite à sa grand mère mais un loup qui se fait passer pour elle l'avale et selon les versions, le chaperon rouge meurt ainsi où un chasseur ouvre le ventre du loup et sauve la fille. Le conte est si populaire qu'il a connu un bon nombre d'adaptations plus ou moins fidèles allant du loufoque "la véritable histoire du petit chaperon rouge" au très violent "Freeway" avec Reese Witherspoon et Kiefer Sutherland. Que Catherine Hardwicke mette en scène une nouvelle version du conte n'a donc rien d'illogique, qu'elle prenne des libertés non plus. Mais Le chaperon rouge est un film tellement largué qu'aujourd'hui encore je cherche le rapport avec le conte original.

Le chaperon rouge ressemble plus à une adaptation du jeu "le loup garou" que du conte de Perrault. Le loup originel est en effet devenu un loup garou (ma foi pourquoi pas) et les habitants du village ignore tout de l'identité du loup. Le Chaperon rouge reprend donc la formule d'un who done it et le spectateur peut lui aussi se livrer à sa propre enquête. Je trouve pourtant que l'identité du loup se devine assez facilement. Le film tire en effet de grosses ficelles pour insister sur la possible culpabilité de tel ou tel personnage et n'importe qui ayant vu un ou deux films policier se doutera que ces personnages ne peuvent donc pas être coupable.

Je trouve donc qu'il y a tromperie sur la marchandise. Ce n'est pas parce que Amanda Seyfried porte un manteau rouge, qu'elle à une grand mère vivant dans une cabane et qu'il y a un loup d'en l'histoire qu'on est proche du conte. L'esprit du conte a complètement été dénaturé au profit d'une amourette à la twilight niaise, caricaturale et sans saveur entre deux acteurs qui n'y croient pas une seconde. Shiloh Fernandez, stéréotype du "héros ténébreux" du cinéma gothique n'a aucune consistance et compte sur son physique pour cacher un manque de charisme et d'originalité sidérante. Face à une Amanda Seyfried que je n'ai jamais beaucoup apprécié mais dont on ne peut nier la beauté particulière, cela frappe d'autant plus.  Le chaperon rouge était un conte moral chargé de symbole sur la sexualité, le film d'Hardwicke est un thriller romantique adolescent qui veut jouer sur tous les tableaux (y compris celui du film d'horreur) mais ne fait rien correctement.

Reste qu'esthétiquement le film n'est pas si mal. L'univers gothique est plutôt bien inspiré mais la photographie trop stylisé donne à l'ensemble un côté trop artificiel à mon gout. Bien sure le cinéma gothique de Tim Burton est lui aussi "artificiel" mais ses films dégagent quelque chose de magique ou en tout cas d'onirique. Un sentiment totalement absent du film de Hardwicke où la caméra est toujours trop sage et la musique trop effacé, sans doute parce qu'elle a voulu que son film soit plus moderne tout en restant gothique. On reconnaitra cependant au film de magnifique plan en nature sauvage (c'était d'ailleurs déjà l'une des qualité du premier Twilight réalisé par Hardwicke) avec des arbres à la physionomie torturé qui font leur petit effet. Le film n'est donc pas laid, mais il est fade et il cherche tellement à s'attirer la sympathie d'un public jeune qu'il peine à se construire une vraie identité.

  Amanda Seyfried & Gary Oldman. Warner Bros. France
Amanda Seyfried. Warner Bros. France


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