Phénomènes

Publié le

Date de sortie: 11 Juin 2008

Genre: Fantastique

Pays d'origine: USA / Inde

Synopsis:

Surgi de nulle part, le phénomène frappe sans discernement. Il n'y a aucun signe avant-coureur. En quelques minutes, des dizaines, des centaines de gens meurent dans des circonstances étranges, terrifiantes, totalement incompréhensibles. Qu'est-ce qui provoque ce bouleversement radical et soudain du comportement humain ? Est-ce une nouvelle forme d'attaque terroriste, une expérience qui a mal tourné, une arme toxique diabolique, un virus qui a échappé à tout contrôle ? Et comment cette menace se propage-t-elle ? Par l'air, par l'eau, ou autrement ?
Pour Elliot Moore, professeur de sciences dans un lycée de Philadelphie, ce qui compte est d'abord d'échapper à ce phénomène aussi mystérieux que mortel. Avec sa femme, Alma, ils fuient en compagnie d'un ami, professeur de mathématiques, et de sa fille de huit ans.
Très vite, il devient évident que personne n'est plus en sécurité nulle part. Il n'y a aucun moyen d'échapper à ce tueur invisible et implacable.
Pour avoir une mince chance de survivre, Elliot et les siens doivent à tout prix comprendre la véritable nature du phénomène, et découvrir ce qui a déchaîné cette force qui menace l'avenir même de l'espèce humaine...

A l'époque du sixième sens, on criait à qui veut l'entendre que Shyamalan était un génie. Honnêtement après avoir vu un seul de ces films de sa période "twist" on parvenait à comprendre sa façon de faire et on deviner la fin de la plupart de ses autres films tout en gardant en tête l'étrange impression qu'ils ne tournaient qu'autour de cela. Lorsque Shyamalan abandonne ce procédé, il réalise "la jeune fille de l'eau" est fait entrée son cinéma dans une nouvelle aire de fantastique sobres et épurées, ou les événements semblent tellement surréalistes qu'ils n'en sont que plus effrayant et incroyable. Phénomène en se sens entre dans la continuité de "la jeune fille de l'eau" tout en renouant avec l'aura sombre de ses premiers films, le tout dans un style résolument "classique".

Cela étant dit, expliquer l'intêret d'un film de Shyamalan à quelqu'un qui n'aime pas ses films n'a absolument aucun sens. Il y a un faussé qui sépare ses amateurs et ses détracteurs et rares sont ceux qui se placent au milieu. Shyamalan fait parti de ses réalisateurs qui nous oblige à prendre parti et met à rude épreuve notre sens artistique et notre capacité à accepter des choses différentes. Ici paradoxalement cette différence vient du fait que l'originalité du film vient de son côté très old-school. Phénomènes est un film fantastique qui puisse son inspiration dans le cinéma de Hitchock tant dans son ambiance que dans sa narration.

Je réalise que cette comparaison est quasiment interdite en matière de cinéma car comme le veut là règle: "il faut adorer les classiques mais décrier tout les films qui tentent de ressembler à ses classiques qu'on adore" (allez comprendre) mais les similarités entre le film de Shyamalan et les films d'Hitchock en matière d'ambiance sont belles et bien là! Shyamalan tout comme Hitchock porte sa caméra sur des choses en apparance sans intêret: des bruits, des éléments banals, des personnages simples, puis use de gros plan ou d'effet sonore pour provoquer un sentiment de tension afin de souligner un danger très souvent absent. Shyamalan joue donc en permanence avec les nerfs du spectateur instorant un climat de paranoïa générale d'ailleurs bien renforcé par son pitch de base.

Le scénario fait également référence à Hitchock et au cinéma fantastique de la première moitié du XXème siècle. L'action est linéaire, centré sur un unique personnage et sur son impuissance face au monde qui l'entoure. On pense aussi forcement à "la guerre des mondes" de Spielberg qui partage cette même approche du film catastrophe consistant à faire vivre les événements à travers le regard de monsieur tout le monde. Quoi qu'il en soit le sentiment d'immersion en ressort grandis et pour peu qu'on apprécie la narration nostalgique on se laisse embarquée dans une histoire pleine de référence au genre, qu'elles soient humoristiques ou saractique, comme par exemple cette pseudo morale finale complétement folle qu'on avait l'habitude de trouver dans les films fantastique plus ancien.

Il faudra aussi souligner la qualité de la mise en scène qui donne à la violence un côté redoutablement froid et inhumain. Les suicides ont quelques choses à la fois d'artistiques et de profondement triste tendis que Shyamalan les montres de manière brève afin de ne pas transformer son film en un simple film d'horreur. On retiendra surtout la scène de suicide en série où l'on apperçoit uniquement les pieds des victimes, une scène à faire froid dans le dos. Côté musique on retrouve James Newton Howard à la composition et qui nous offre des thèmes la encore très retro et qui engendre un vrai sentiment d'inquiétude par moment. On a là une mise en scène sobre mais esthétisé et une bande originale qui joue sur le même tableau. 

Enfin Mark Wahlberg peut sembler surjouer au début mais c'est en réalité son jeu qui est très expressif et qui finalement colle à ce côté old-school. Zooey Deschanel parvient elle à faire passer beaucoup d'émotion malgré des dialogues parfois un peu évidés à mon gout. En tout cas les deux formes un duo original, simple et que je trouve plus authentique et réaliste que ce qu'on voit habituellement au cinéma.

Voilà mon article ne devrait avoir convaincu aucun détracteur de Shyamalan et c'est tant mieux car le cinéaste fait clairement partit de ceux qui font des films sans ce soucier de convaincre le plus grand monde mais plutôt en faisant ce qu'ils aiment. Ici il signe un bel hommage au film fantastique de la première moitié du XXème siècle tant dans son ambiance inquiétante que dans son histoire sobre et linéaire. Evidemment ceux qui n'apprécient pas les films rétros se sentiront délaissées mais le film s'adressent à ceux qui ont garder le gout du "fantastique" pur car Phénomène colle à la définition la plus classique du genre qui veut que l'histoire totalement improbable s'inscrive dans un univers particulièrement réaliste afin d'insinuer dans l'esprit du spectateur un sentiment de doute permanent à travers des événements étranges et des explications jamais totalement convaincante. Phénomène renoue avec cette magie du genre qui a quelque peu disparut des films plus résent et il le fait tout en parvenant à insuffler une dose de poésie, dans l'histoire d'un couple simple et très peu romancé, et une dose d'esthétisme dans la réalisation du film.

 Phénomènes - Mark Wahlberg et Zooey Deschanel
Phénomènes - Zooey Deschanel



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C
Celui-ci par contre m'a énormément déçu. Pourtant, j'en attendais beaucoup.. Peut être trop...
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