Public Enemies

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En grand amateur du cinéma de Michael Mann je ne pouvais décemment pas raté son nouveau film mais si j'avoue que celui-ci m'inspirait beaucoup moins que ces deux excellents derniers films (Miami Vice à voir absolument en director's cut et Collateral). J'imaginai mal que le style du réalisateur pouvait vraiment coller à un biopic puisse-t-il traiter d'un gangster. Quelque part, j'avais raison.

Pour la troisième fois depuis Collateral, Michael Mann retrouve sa bonne vielle caméra numérique. Ceux qui n'aiment pas qu'on les déroute ne serait-ce que d'un chouillat risque d'être une fois de plus perturbé par ce procédé que je trouve pour ma part toujours aussi intéressant. On pourrait pensé que cela donne un côté trop "neuf" à l'image en dépis du cadre: les années 30 mais il n'en ai rien. Au contraire le réalisme s'en trouve accru tendis que l'image n'en devient que plus belle.
Seulement voilà, même avec l'utilisation de ce procédé la réalisation de Public Enemies m'a deçu. C'est très beau, très propre mais il manque de la virtuosité de ses derniers films. Seul quelques gunfights sortent du lot mais on est jamais vraiment bluffé par la réalisation contrairement à ses autres films.
La bande originale est elle en revanche toujours aussi soignée. Qu'il s'agisse des compositions ou des morceaux utilisés, Michael Mann a bien travaillé sa copie et ne décevra pas les mélomanes, comme à son habitude serait-je tentais de dire.

Tout comme la réalisation l'histoire aussi nous laisse sur notre faim. On ne s'offusquera pas tant que ça des écart entre le film et la réalité, cela permet au réalisateur d'avoir une plus grande liberté et donc une plus grande maîtrise de son sujet. L'ennuie c'est que malgré sa marche de maneuvre, Michael Mann peine à donné de l'intêret à son récit. La première moitié n'est qu'une succession de scènes mal raccordés: des bribes de la vie de Dillinger qui ne nous laisse pas vraiment entrevoir où le réalisateur veut en venir. La deuxième moitié du film est beaucoup plus cohérente et maitrisé, on ne s'ennuie plus mais les personnages nous resterons déséspéremment vides et impénétrables. On se mélange les pinceaux entre les différents personnages secondaires tant ils ne se différencient pas les uns des autres et on se s'intéresse que tardivement à Dillinger. Il n'y a que dans la dernière demi-heure où le film parvient enfin à creuser son personnage et c'est bien dommage.

Johnny Depp n'est pas mauvais pour autant dans son rôle. Il est convaincant mais il peine à donner de la profondeur à son personnage. Public Enemies fait pensé à un biopic capable de relater des faits gravitant autour du personnage central mais jamais vraiment capable de s'attaquer à ce dit personnage. Le réalisateur n'y est pas parvenu, et l'acteur principal non plus. En face Christian Bale en revanche livre une préstation à laquelle on ne trouve rien à redire. L'acteur a parfois tendance à en faire trop mais ce n'est pas le cas ici. Enfin Marion Cottilard livre une préstation catastrophique, elle surjoue du début à la fin et s'embourbe dans un rôle inconsistant, même son jolie sourire sonne faux.

Public Enemies n'est pas un film raté, l'histoire quoi qu'ennuyeuse dans la première moitié se révèle mieux maitrisé dans la seconde, la réalisation est propre et les acteurs (à l'exception de Marion Cottilard dont le rôle est minime de toute façon) jouent bien. Seulement on ne peut s'empêcher de penser que Michael Mann n'est pas parvenu à s'approprier le sujet, la caméra sans audace et sans caractère du réalisateur tourne autour d'un personnage qu'elle peine à explorer. Difficile d'être emballer par Public Enemies.

Public Enemies  Johnny Depp, Michael Mann dans Public Enemies (Photo)  Johnny Depp, Michael Mann dans Public Enemies (Photo)

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