Batman
Vous l'ignorez peut être mais ce
mois ci c'est le 20ème anniversaire du Batman de Tim Burton.
Je ne voulais donc pas louper l'occasion de faire une rétrospective
des différentes adaptations du personnage sur grand écran
durant les deux dernières décennies l'occasion donc de
redécouvrir les visions si divergentes des trois cinéastes
que sont Tim Burton, Joel Schumacher et Christopher Nolan.
J'ai
grandis avec Batman, j'ai collectionné les figurines, vu tout
les films un nombre incalculable de fois depuis mes 3ans, regardé
l'excellent dessin animé en boucle, je portais même le
t-shirt batman. C'est pour vous dire à quel point j'étais
et je reste passionné par ce héros hors norme et cette
passion débuta donc à l'âge de 3ans avec un film
devenu culte pour toute une génération de spectateurs.
Avec le recul on se rend pourtant
compte que la vision du personnage de Tim Burton n'était ni la
plus accessible ni la plus académique, bien au contraire.
Alors que son Beetljuice est tout juste achevé, Burton n'en
démord pas de son style gothique et va même se forger un
nom sur ce film. Résultat: un Gotham City plus inquiétant
que jamais, mélange de ville poubelle à la New York
période 80s et d'architecture gothique hors-norme, inquiétante
et bien sûre romantique!
C'est ainsi que se définie le
film de Tim Burton et son Batman héros sombre, mystérieux
et surtout torturé. Ici Batman se passe d'introduction mais on
replonge fréquemment dans les pensées d'un Bruce Wayne
taciturne magistralement interprété par Michael Keaton
(si il ne fallait retenir qu'un Batman ça serait lui) et qui
peu à peu s'ouvre grâce à l'amour.
A l'époque
la technique et les costumes n'étaient pas ce qu'ils sont
aujourd'hui et Batman paraît bien faiblard comparé à
sa version 2008 mais qu'à cela ne tienne il dispose toujours
d'une aura et d'un charme particulier.
Pourtant de ce premier épisode on a surtout retenu une chose: le joker de Jack Nicholson, personnage qu'on a voulu comparé à outrance avec le joker de Heath Ledger qui n'ont absolument rien à voir mais qui sont tout les deux aussi effrayant à leur façon. Heath ledger incarné un fou anarchiste et psychotique dont l'incompréhension provoquait la peur tendis que si le Joker de Jack Nicholson dérange c'est en raison de la nature contrastée du personnage mi bandit classe sortie de la prohibision et mi dingue psychotique. Le décalage entre l'univers inquiétant et sombre et ce personnage disons très « lumineux » n'y est sans doute pas pour rien.
Burton a également su jouer sur la connection qu'il y a entre son héros et ce vilain notoire tout comme Nolan comprendra cela 20 ans plus tard. Ici le lien était pourtant plus intime, chacun d'entre eux engendrant la création de l'autre. Burton a aussi tourné la mythologie du personnage à sa faveur faisant du Joker le meurtrier des parents de Bruce Wayne et ainsi il fait un Batman beaucoup plus intime que les suivants (quoique Batman Begins l'est aussi).
Côté réalisation le
film a viellit c'est certain mais il n'a pas beaucoup viellis, les
décors sont toujours somptueux, la batmobile reste très
classe et seul les combats sont par moment un peu moue. On retiendra
tout de même quelque scènes d'actions magistrales
notamment le face à face entre le Joker et Batman dans son
Batwing, scène à laquelle Nolan fait d'ailleurs un clin
d'oeil assez flagrant dans The Dark Knight (remplaçant le
Batwing par la Batmoto).
Enfin comment pourrait-on parler de
Batman sans parler de la musique de Danny Elfman! Son thème
est tel qu'il est devenu indissociable du personnage au point d'être
réutilisé pour le dessin animé et de raisonné
encore dans les têtes de tout une génération de
spectateur aujourd'hui.
Pour cette première adaptation « sérieuse » du personnage, Tim Burton a peut être pris des libertés mais au final le jeu en valait la chandelle! L'univers gothique nous happe en quelques secondes nous révélant un Batman torturé et sombre comme jamais que Michael Keaton incarne à la perfection. En fasse Jack Nicholson est toujours aussi inoubliable. 20 ans après la magie continue d'opérer, ça doit être à ça qu'on reconnaît un film culte!