Batman - Le défi

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Suite de ma rétrospective consacré au Dark Knight avec le second volet de la saga dirigé par Tim Burton. Sobrement intitulé Batman returns (ou Batman le défi en français) cette suite des aventures du justiciers est encore plus sombre que le premier volet...Trop peut être au goût de Bob Kane créateur du personnage qui préférera par la suite voir son bébé voguer vers des eaux moins troubles mais qu'à cela ne tienne, ce Batman returns pourrait bien être l'un des meilleurs films consacrés au personnage!

3 ans ce sont écoulés entre les deux épisodes et pourtant dès les premières minutes on nage en territoire connue. La caméra nous laisse entrevoir un Gotham plus inquiétant, plus gothique et plus romantique que jamais, les teintes ocres du premier épisode on fait place à des décors hivernaux tristes et seuls, à la fois poétique et macabre comme le suggère ce zoo aux allures de cimetière qui revient fréquemment à l'écran. Rien n'a vraiment changé , mais le style de Burton s'est affiné et le budget revu à la hausse lui a permis de faire un film à la hauteur de ses ambitions dans lequel la noirceur de la trame se mêle à une pincette d'humour loufoque et absurde.

On s'en souvient le Batman (le personnage cette fois ci) de Burton est un héros sombre et torturé et les choses ne sont pas allées en s'améliorant. Le premier plan sur Bruce Wayne seul avec ses pensées dans une pièce à l'obscurité totale donne le ton. Le personnage incapable de maintenir l'équilibre de sa double vie semble se noyer sous le poids de son alter-ego et son salut va une fois de plus reposer sur une femme: Catwoman. On néglige trop souvent l'aspect romantique des deux premiers Batman mais il est pourtant essentiel dans la vision de Burton puisque c'est par l'amour que le personnage symbolique se reconnecte avec son humanité et que Batman et Wayne fusionne.

Comme le premier épisode qui faisait la part belle au personnage du Joker, ce « Returns » repose également sur la qualité des personnages secondaires: Le pingouin et Catwoman, deux des célèbres ennemis de Batman qui sont autant capable de susciter l'admiration que le mépris. Ainsi le Pingouin a beau être un caïd de la mafia impitoyable, Tim Burton est parvenu a l'humaniser usant de son aspect pittoresque pour en faire un personnage pathétique, endoloris et ainsi fragile malgré tout. Au moment de sa disparition difficile de ne pas ressentir quelque chose d'étrange pour un tel personnage. Gageons que Danny Devito tantôt drôle tantôt effrayant livre une prestation aussi remarquable à mon goût que celle de Jack Nicholson. Quand à Catwoman difficile d'imaginer un personnage plus ambigu. Elle tient plus anti-héros que de la véritable méchante. Sensuelle et rebelle, fragile mais aussi complètement cinglé, elle est le miroir de Batman et un peu plus que ça à la fois, les émotions et la folie du personnage étant exacerbé au possible. Michelle Pfieffer est elle aussi excellente glissant avec aisance dans la peau de deux personnages aussi différents que Selina Kyle et son alter-ego félin.

Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi Batman Returns est l'un des mes épisodes préférés! Tim Burton a su créée un univers vraiment unique qui deux décennies plus tard vous hante toujours autant de part sa poésie, de part l'horreur qui s'en dégage et de part son romantisme si élégamment incrusté. Tim Burton a su s'approprier l'univers de Bob Kane pour en faire quelque chose de très sombre, de profondément triste et enfin de magique. Plus aboutie encore que le premier épisode dans sa réalisation, dans son scénario et dans ses personnages se Batman Returns n'a plus grand chose à voir avec le comics d'origine mais il reste néanmoins un chef d'œuvre.

Batman, le défi   Michelle Pfeiffer, Tim Burton dans Batman, le défi (Photo Christophe L)



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