Fido

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En tant qu'amateur de films de zombie on ne peut décemment pas passer à côté de Fido, le film de Andrew Currie maintes fois primés dans les festivals du monde entier. Fido n'est certainement pas qu'une simple comédie parodique, comme on pourrait le penser, non son rapport avec le genre auquel il rend hommage est plus intime que ça comme en témoigne le sous-texte habilement critique du film.

Lorsqu'on regarde Fido, on pense bien sûre à l'univers de Tim Burton et plus particulièrement à Edward aux mains d'argent dans lequel la banlieue chic côtoyé une créature sortie tout droit d'un film d'horreur. Fido suit exactement le même principe mais joue sur le décalage de la situation pour faire rire tendis que Burton était plus dans l'émotion.
Le point de départ est similaire mais les deux films sont donc très différents même si ils gardent en commun cette vision satirique et grotesque de la banlieue riche. L'univers archi-coloré de Fido a quelque chose d'absurde et d'aseptiser, un peu comme si on regardait un spot publicitaire des années clinquantes et dans cet univers bien sous tout rapport, la présence des zombies n'en est que plus étonnante.

Étonnante mais aussi allégorique et c'est en cela que Fido est un pur film de zombie. En effet la satire sociale n'est jamais loin, le zombie jouant plus que jamais son rôle de symbole de la déshumanisation. Puis dans le contexte de guerre froide dans lequel s'inscrit le film il est aussi très facile d'y voir une métaphore xénophobe, le zombie incarnant alors l'autre, l'étranger et la peur qu'il suscite. L'histoire d'amour entre l'héroïne et le zombie a beau être hilarante et absurde au premier degré, en réfléchissant un peu on réalise qu'on est en fasse d'une romance très classique entre deux êtres que tout séparent. Fido est donc très loin de n'être qu'une simple comédie.

C'est en effet un véritable mélange des genres que nous propose Andrew Currie. Fido est à la fois gore comme un film de zombie et drôle comme une bonne comédie, et par moment il est les deux à la fois. On doit avant tout retenir l'audace dont fait preuve le réalisateur en misant sur un humour noir pas si fréquent que ça dans le paysage cinématographique américain. La scène où les deux enfants s'entretuent à coup de pistolet avant de finir dévorer par les zombies à quelque chose de brillant tant elle est à la fois drôle, sanglante et politiquement très incorrecte. Ce n'est là qu'un des nombreux exemples du degrés d'immoralité que peu atteindre le film et ce jamais dans le but de choqué mais plus de faire rire.
On en regrette que d'avantage les problèmes de rythmes du film. En effet malgré mon enthousiasme envers ce film audacieux et décalé je ne peux cependant pas nier qu'il y a de trop nombreuses longueurs qui plombent l'histoire et nuisent quelque peu à la qualité du film.

Tout amateur de film de zombie ne peut décemment pas passer à côté de Fido. Loin de n'être qu'une simple comédie, ce film dans la lignée de Edward aux mains d'argent de Tim Burton parvient à mêler satire sociale, humour noir et situations macabres avec un talent et une audace étonnante. Le film à beau souffrir de longueurs il reste suffisamment intelligent et divertissant pour qu'on ne lui en tienne pas trop rigueur.

Fido   Alexia Fast, Henry Czerny, Andrew Currie dans Fido (Photo) Billy Connolly, Andrew Currie dans Fido (Photo)



Publié dans Comédies du monde

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