Jennifer's body
En consultant la liste des critiques
qu'il me restait à publier je me suis rendu compte que j'avais
complètement oublié de rédiger la critique de Jennifer's
Body!
"Normal, me diront les plus médisants, le film était
tellement insignifiant qu'on l'oublie assez facilement". Et bien
détrompez vous car Jennifer's Body constitue l'une des surprises les
plus étonnantes de ce dernier trimestre. Retour sur un teen-movie
d'horreur original et plutôt réussi.
Pour une fois ce n'est
pas tant le cinéaste que l'on a mis en avant pour vendre le film que
la scénariste: Diablo Cody, a qui l'on doit le script de la comédie
à succès Juno. Bien entendu on retrouve la patte de la scénariste
sur ce second film, les dialogues sont toujours aussi sarcastiques et
pêchu et le sous-texte sur les difficultés de l'adolescence est
toujours d'actualité, enfin les personnages féminins semblent
toujours aussi forts tendis que les personnages masculins, plus
faibles, sont généralement mis en retrait. Jennifer's body a un
petit côté féministe indéniable et diablement sympathique puisse
qu'il nous est livré avec humour et dérision.
Dialogue pêchu, humour, fantastique et féminisme...Il n'en faut pas plus pour penser à un autre scénariste de génié: Joss Whedon! Et oui vous l'aurez compris Jennifer's body rappelle énormément la série culte Buffy contre les vampires et c'est tant mieux. On retrouve beaucoup des qualités de la série fantastique: les dialogues teintés de pop-culture, le sens de la dérisison, l'utilisation métaphorique du fantastique, la liberté de ton...L'inspiration semble claire et la formule qui fonctionnait à la perfection à la télévision il y a quelques année fonctionne aujourd'hui aussi bien au cinéma. De plus à l'heure où les films d'horreurs se prennent beaucoup trop au sérieux, ce genre de film est un petit vent de fraicheur.
Côté casting Megan Fox surprend de
manière favorable. Elle entretient son image sexy et sulfureuse et
en même temps elle parvient à la casser quelque peu grâce à un
sens de l'auto-dérision. Elle reste en tout cas plus convaincante
que dans Transformers et semble prendre plus de plaisir à jouer.
De
son côté Amanda Seyfried s'en sort plutôt bien. Habitué des
comédies sentimentales à l'eau de rose et des seconds rôles
effacés elle prouve cette fois qu'elle a du potentiel. Drôle et
surtout pleine d'énergie elle incarne plutôt bien se personnage qui
évolue de manière drastique tout au long du film.
Enfin on
saluera la performance de certains second rôles, notamment Adam
Brody en méchant/looser qui là encore nous rappelle beaucoup les
personnages maléfiques de Buffy, ou encore J.K Simmons égal à lui
même.
Film féministe, Jennifer's body est en
plus de ça réalisé par une équipe très féminine...En témoigne
le passage derrière la caméra de Karyn Kusama. La réalisatrice
était en réalité ma plus grande cause d'appréhension vis à vis
du film, la faute à sa dernière réalisation en date: Aeon Flux,
une horreur raté sur tout les plans et spécialement au niveau de la
réalisation.
Cette fois-ci miracle, le massacre n'aura pas lieux.
Sans faire des prouesses derrière la caméra, Kusama livre une copie
propre, efficace et surtout rythmé et fluide. Les décors sont
également réussis, et les effets spéciaux ne sont pas en reste. La
réalisation, s'en faire des étincelles, est donc tout à fait
convenable.
Alors qu'on s'attendait à ce qu'il
soit complètement raté, Jennifer's Body se révèle être une vraie
bonne surprise, surtout pour les fans de "Buffy contre les
vampires" tel que moi. En effet on retrouve chez Diablo Cody,
les dialogues si réussis, le féminisme et l'utilisation
métaphorique du surnaturel auxquels nous avait habitué Joss Whedon.
Fort d'un scénario réussi, d'une réalisation plus que correct et
d'un casting finalement plus convaincant que prévu, Jennifer's Body
est un bon teen movie comme on aimerait en voir plus souvent.